My body, my choice. La base.

A l’heure où on se sent de plus en plus sombrer dans une dystopie, où on perd peu à peu nos droits et où la haine semble plus forte que l’empathie, ce slogan sera peut-être bientôt un vieux souvenir.

Comment se réapproprier nos corps? Réponse dans cet article 🙈 Non je déconne j’ai pas la solution. Par contre, je te propose de découvrir 4 expériences où j'ai dit "non" aux injonctions sociales et "oui" à mon corps 🙌

1. Laisser pousser mes poils : un acte politique

Il y a 2 ans, j’avais fait quelques expériences :

 

Et ça m’avait valu une bonne dose de haine en ligne !

Depuis, ma relation à ma pilosité est ambivalente. Je laisse pousser mes poils la plupart du temps. C’est un mix de flemme (et la flemme de s’épiler, c’est politique!) et d’acte militant, conscient. Jusqu’ici, j’avais surtout laissé pousser les poils des jambes et continué à raser les dessous de bras mais cette année, j’ai plutôt fait l’inverse : j’épile plus les jambes que les aisselles. Seulement voilà : l’été approche et la perspective de lever les bras en public a commencé à me stresser. Je pensais assumer le regard des autres, je n’en suis plus certaine. Peut-être aussi que c’est une forme de protection, parce que j’ai pas envie de me justifier si on m’en parle (un peu comme quand je bois pas d’alcool et que je dis que je suis enceinte pour qu’on me lâche).

Alors oui, je me rase et je m’épile encore. J’assume pas toujours mes poils, pas partout. Et c’est ok. Ce qui me fait plaisir, c’est de me dire que, même si la contrainte est encore là, elle s’estompe petit à petit. Il y a une époque où une repousse d’1mm sur ma cheville me stressait. Aujourd’hui, c’est plus quand mes jambes sont couvertes de poils d’1cm que je me dis « tiens, il serait peut-être temps de m’épiler ».

Alors certes, je le fais encore pour les autres. Mais je le fais moins souvent qu’avant. Beaucoup moins souvent. Et chaque jour de pousse est un pas de plus vers la liberté!

2. Diminuer l’alcool

Il y a quelques semaines, j’ai réalisé un truc : j’ai plus envie d’être ivre. J’aime bien l’alcool, j’aime bien le goût d’une IPA ou d’un gin tonic, vraiment. A l’inverse, j’aime peu de softs, je boycotte tout ce qui soutient Israël et donc, à part quand je vais dans un endroit qui sert des trucs ultra locaux, c’est galère de trouver un truc à boire qui n’est pas alcoolisé.

Et c’est relou. Parce que l’alcool est omniprésent dans notre société et que l’alcool, dans une certaine mesure, ça porte atteinte à nos corps. Parce qu’on fait des choses qu’on regrette quand on est bourré-e, ou tout simplement parce qu’on se rend malade (vomir, c’est pas « normal »). Mon corps n’est peut-être pas un temple mais c’est pas une poubelle non plus 🤮

Chacun-e boit comme iel l’entend, vraiment. Mais diminuer ma consommation (j’ai passé un mois sans boire une goutte) m’a flanqué en pleine face la pression sociale autour de la boisson. Et c’est là où le bât blesse. Car si je ne juge pas les choix individuels de consommation, je ne peux pas m’empêcher de voir à quel point, à travers cette pression sociale, la société tente de s’approprier mon corps, ma santé. Si je peux donner un conseil à celleux qui ne l’ont pas encore expérimenté : arrêtez toute consommation d’alcool pendant quelques semaines. Si c’est physiquement facile pour certain-e-s (mon corps l’a super bien vécu) c’est flagrant à quel point on ne nous laisse que peu de choix à ce niveau-là.

Par exemple, je suis à un vernissage, les boissons proposées sont soit une bière locale, bio bien fraîche ou… de l’eau plate à température ambiante 😑

3. Assumer mon non désir d’enfant

Et justement en parlant de pression sociale : une des manières que j’ai eu de me réapproprier mon corps, c’est d’assumer publiquement que je ne voulais pas enfanter. L’âge aide : quand à 35 ans t’es en couple depuis 12 ans et qu’on ne voit rien venir, les questions intrusives se font moins nombreuses. Encore une fois, comme avec l’alcool, pas question ici de juger les personnes qui ont des enfants : si ces personnes le font pour les bonnes raisons, let’s go! Mais la société met tellement de pression sur les femmes pour qu’elles fassent des bébés que parfois, juste dire «non», ça soulage.

4. M’habiller en ASSIAKARA!

Et bien sûr, mon moyen numéro un de m’empouvoirer à travers mon corps, c’est de le célébrer avec mes vêtements ! Je prends de plus en plus de plaisir à porter les créations de ma marque, pour trois raisons principales.

Tout d’abord, le fait que ce soit sur mesure, ça me permet de redécouvrir mon corps dans toute son unicité, toute sa splendeur. C’est mon corps qui guide le vêtement et pas l’inverse. J’ai longtemps été persuadée que je devais changer pour que les vêtements m’aillent bien. Grâce au sur mesure, j’ai compris que non : le tissu est tout à fait capable de s’adapter à ce que mon corps lui propose !

Ensuite, porter des vêtements que j’ai confectionnés est une forme de valorisation de mon travail manuel, aka mon corps. C’est fait main par moi pour moi. Ce n’est pas une énième copie produite en série, mais une tenue réalisée en pleine conscience, avec en tête, l’idée de sublimer ma personne.

Enfin, et ça c’est vraiment ma marque de fabrique : pour moi, un vêtement, c’est un moyen d’expression. Et porter des vêtements qui, par leur simple existence ou les mots écrits dessus, crient des messages d’émancipation pour toustes, c’est à mon sens super empouvoirant !

Que ce soit confectionner ses vêtements soi-même ou se les procurer auprès d’artisan-e-s qui les ont créés avec amour, c’est aussi ça, empouvoirer les corps !


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