Pour certain-e-s, c’est un casse-tête inutile. Pour d’autres, une nécessité absolue.

Une chose est sûre : l’écriture inclusive déchaîne les passions, quelles que soient les opinions !

Warning : cet article n’est ni exhaustif, ni impartial ! Mais rassurez-vous, au bout du compte, vous aurez sûrement appris quelque chose (ou à défaut rigolé un peu 😂 )

Le masculin l’emporte alors tais-toi, espèce de feminazi !

Perso, je suis une grande fan d’orthographe. Les règles de grammaire, je les respecte !

 

Alors bien sûr, la règle d’or du « masculin l’emporte », je connais 👌 MAIS depuis mon enfance, ça m’a quand même toujours posé question cette règle.

Je n’étais pas forcément avocate de la cause féminine à l’époque, mais quand, avec un homme et 99 femmes dans une pièce, on nous oblige à dire « ils », disons que ça met un peu mal à l’aise 😬

 Justement, parce que je suis une amoureuse de la langue, dire ou écrire quelque chose qui ne correspond pas à ce que je vois, ça me dérange. Le langage est censé être un outil pour décrire notre réalité et dans des cas pareils, force est de constater que cette règle est franchement gênante.

Presque aussi gênante, en fait, que le nombre de femmes à l’Académie Française : 5 sur 34 actuellement (oh ben ça va) et sur l’histoire complète de l’institution, on arrive à 10 femmes sur 738 membre. OUI. JE SAIS. 😑

« iel » dans le dictionnaire, ça ne plait pas à ta grand-mère

Et sans vouloir juger personnellement la grand-mère de chaque lecteur-ice de cet article, on va plutôt dire qu’une frange plutôt traditionaliste de la population (donc beaucoup de boomers mais aussi des jeunes pas très fun) a littéralement pété les plombs en novembre 2021, quand le pronom « iel » a fait son apparition au Petit Robert (à ne pas confondre avec les roberts de ta femme 🙊)

Alors déjà, je rappelle que le dictionnaire est un reflet des usages et non pas un prescripteur. S’iels ont décidé d’ajouter ce mot, c’est peut-être parce qu’il était de plus en plus présent dans le langage parlé, au même titre que « distanciel », « malbec » ou « longe-côte » (un sport de vieux, again, no offense).

Et heureusement que les dictionnaires se mettent à jour, sinon, on « regarderait toujours par la fenestre si le roy s’en vient » ou un truc du style 🙄

Creusons donc et demandons-nous pourquoi les gens ont commencé à utiliser massivement ce pronom. Bon, vous voyez ce truc comme quoi les Inuits ont 50 mots pour décrire la neige ? Eh bien nous c’est pareil, mais pour le genre.

 

Les Inuits observent énormément de variétés différentes de neige, selon sa composition, son usage ou encore l’endroit où elle se trouve. Alors, pour être plus précis-e-s, pour mieux se faire comprendre, iels ont inventé une série de mots (qui d’ailleurs se ressemblent plus ou moins suivant les situations) pour décrire leur réalité. Eh bien en français, c’est pareil. On a « il » pour décrire un homme et « elle » pour décrire une femme. Ah mais en fait il y a des personnes qui ne sont ni hommes, ni femmes, du coup on fait quoi ?

Ben c’est simple : on invente le pronom « iel » !

Alors peut-être qu’à ce stade-ci vous voulez me dire « oui mais justement y a que des hommes et des femmes, rien entre les deux » et là, désolée de vous contredire mais en fait les gens n’ont pas besoin de votre accord pour exister 🤷‍♀️

Par contre, promis, je vous fais un article bientôt pour décrypter cette question!

 

Le point médian, oui c’est chiant ···

Vous l’aurez remarqué, même dans un article dont le sujet est l’écriture inclusive, je ne suis pas foutue d’utiliser le point médian. Pour vous dire j’ai carrément eu besoin de regarder quel raccourci clavier utiliser (psst : c’est option+maj+F sur Mac / alt+0+1+8+3 sur PC).

 

On est d’accord que personne ne va jamais passer sa vie à se triturer les doigts (oui quand on n’a pas de pavé numérique, le raccourci Windows est franchement chaud !) pour écrire un texte. Pour le coup, n’oublions pas que l’écriture inclusive est relativement neuve et que les constructeurs d’ordis sont relativement mainstream, donc on risque de devoir attendre encore un peu pour le voir apparaître sur une vraie touche comme tous les signes de ponctuation…mais on y croit 🤞

Alors comme le point médian est plutôt inaccessible, chacun-e y va de son alternative :

  • Les parenthèses, pour rappeler que les femmes restent inférieures ;
  • Les slash, pour insister sur le fait que tu es un genre ou l’autre, obligé-e de choisir ;
  • Les points, pour bien se prendre la tête avec le correcteur orthographique qui met des espaces automatiques et qu’il faut chipoter blindé.

Si vous êtes attentif-ve, vous aurez remarqué que j’utilise le tiret (pour faire genre comme si c’était un mot composé sauf que du coup ça ne veut rien dire). Pour moi, c’est le signe qui se rapproche le plus du point médian, tout en étant hyper accessible sur mon clavier. Est-ce que c’est bien ? J’en sais rien. En tout cas, ça fait le job. Je suis quand même contente que des militant-e-s fassent l’effort d’utiliser le point médian car c’est grâce à iels qu’on va finir par convaincre les faiseur-euse-s de claviers de changer leur layout 🙏

 

En fait, je déteste tergiverser

Et c’est justement pour ça que j’aime l’écriture inclusive : elle va droit au but ! Elle est à la fois plus courte que de mettre les mots des deux genres l’un après l’autre (ex : auteur-ice-s vs auteurs et autrices) et plus exacte qu’un « masculin l’emporte » totalement irréaliste !

Un autre bienfait le l’écriture inclusive, c’est de mettre en lumière les lieux qui justement ne sont pas inclusifs. Quand on s’habitue à dire « tou-te-s les personnes présentes dans cette réunion », ça nous fait tiquer quand on peut se passer de cette formulation et dire « tous les membres du CA ». On réalise alors que certains espaces sont plus genrés que ce qu’on croyait, et qu’il faudrait peut-être remédier à ça !

 

Au fait, vous remarquerez que j’ai écrit l’ensemble de cet article en inclusif et franchement, est-ce que c’était si difficile à lire que ça ? Ca concerne littéralement 57 caractères sur 5052 (soit un total de 1%). Alors, on arrête de se plaindre et on commence à écrire en inclusif-ve ? 😜


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