đŸŽ” Laisse moi vivre ma best life...Â đŸŽ¶

C’est l’été : il fait beau, on bronze, on nage, on boit, on rigole. Elle a pas intĂ©rĂȘt Ă  venir encore nous saouler avec ses histoire de woke lĂ  ! En effet, cette saison invite Ă  mettre de cĂŽtĂ© tous nos soucis
 enfin, ça, c’est quand on a le privilĂšge d’ĂȘtre un homme cis (= individu dont le genre est en accord avec celui qui lui a Ă©tĂ© assignĂ© Ă  la naissance) et mince.

 

Aujourd’hui, je profite d’une belle journĂ©e ensoleillĂ©e pour faire preuve d’empathie en me mettant un instant Ă  la place des personnes pour qui ces « beaux jours » ressemblent parfois Ă  un cauchemar. 

Les queers en vacances

DĂ©but juillet, j’interrogeais Tamos le Thermos, un-e bĂ©dĂ©iste genderfluid, dans ma sĂ©rie live « Bien dans son corps, bien dans ses fringues ». Ce jour-lĂ , il faisait chaud, comme les quelques jours avant et les nombreux jours aprĂšs. L’une de ses premiĂšres rĂ©flexions, partagĂ©e par de nombreuxses auditeurices : « l’étĂ©, c’est chiant ».

 

Tout d’abord, parce que les maillots sont trĂšs genrĂ©s : bikinis push-up et culotte moulante Ă  froufrous pour les filles, short hawaĂŻen et torse nu pour les garçons.

HĂ© oui, au-delĂ  du vĂȘtement, montrer sa poitrine est un acte genrĂ©.

Quand on est trans, non binaire, ou plus gĂ©nĂ©ralement en questionnement sur son genre, il n’est pas toujours facile de trouver un maillot de bain qui convienne. Heureusement, les choses commencent Ă  Ă©voluer aussi dans ce domaine comme le montrent les derniĂšres crĂ©ations de la marque amĂ©ricaine Chromat.

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© Jena Cumbo pour Chromat

Et des maillots de bain ASSIAKARA vous allez me dire ? Un jour peut-ĂȘtre
 c’est encore tout un autre boulot de dĂ©veloppement produit, mais je garde ça dans un coin de la tĂȘte, promis ! 😜

"Quand je me sens mal, je ne peux plus me cacher sous mes fringues" (Tamos le Thermos)

Être queer en Ă©tĂ©, c’est aussi ĂȘtre beaucoup plus contraint-e dans sa capacitĂ© Ă  sculpter son corps, maĂźtriser sa silhouette. Porter un binder (sous-vĂȘtement compressif qui permet d'aplatir la poitrine) en Ă©tĂ© est beaucoup plus compliquĂ© qu’en hiver par exemple, Ă  cause de la chaleur, la transpiration ou l’incompatibilitĂ© avec certaines activitĂ©s sportives.

 

Et puis, tout simplement, il y a la peur d’ĂȘtre mĂ©genrĂ©-e ou de subir des violences en portant un vĂȘtement certes confortable, mais traditionnellement associĂ© Ă  un genre qui ne nous reprĂ©sente pas. Ahhh si seulement on arrĂȘtait de genrer les vĂȘtements ! ✌

T’as ton summer body ?

L’injonction Ă  la minceur commence vers le mois d’avril. Rappel 🔔 : c’est le moment de se mettre au sport, car on ne va quand mĂȘme pas exposer nos bourrelets Ă  la plage entiĂšre !

Ce discours grossophobe, mĂȘme s’il est de plus en plus questionnĂ©, reste ultra dominant dans les mĂ©dias et dans les consciences.

Mais l’étĂ©, pour une personne grosse, ça ne se limite pas Ă  entendre les commentaires moqueurs ou subir les regards dĂ©sapprobateurs des autres vacancier-e-s. Comme l’explique de sa plus belle plume Victor Brami du podcast ObĂšses, les gros-ses souffrent de l’étĂ© de plein de maniĂšres diffĂ©rentes.

Transpiration et cuisses qui frottent jusqu’à saigner, c’est le quotidien de nombreuses personnes par ces tempĂ©ratures caniculaires.

 

FĂ©ministe mais un peu peur quand mĂȘme

J’aime mon corps, et je me fous du regard des autres ! Enfin, plutît, j’essaie d’apprendre à penser ça pour du vrai. Fake it ‘til you make it ! 🙃

En rĂ©alitĂ©, pour moi, l’étĂ©, c’est aussi me poser des milliers de questions sur ma tenue du jour. Ma jupe est-elle trop courte ? Mon dĂ©colletĂ© trop plongeant ? Puisque je ne porte pas de soutien-gorge, ne risque-t-on pas de voir mes tĂ©tons Ă  travers mon t-shirt ?

Le patriarcat a objectifiĂ© mon corps, et l’étĂ© est la saison parfaite pour me le rappeler.

D’un seul coup, les talons deviennent insĂ©curisant. En hiver, j’en porte, mais en hiver, j’ai des bas collants. Mes jambes nues, mĂȘme si elles m’apportent un confort inouĂŻ par ces chaleurs, m’intimident aussi un peu.

 

J’aimerais vous servir une conclusion hyper body positive, en vous invitant Ă  balayer les diktats, vous affranchir du regard des autres et affirmer votre identitĂ©, quelle qu’elle soit. Sauf que la rĂ©alitĂ© est beaucoup moins simple : vivre librement dans une sociĂ©tĂ© aussi discriminante, c’est encore et toujours un privilĂšge d’homme blanc cisgenre hĂ©tĂ©ro. Pas une insulte, juste un constat.


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